epuis Octobre 1999, Malik Taharchaouch suit un Doctorat Études des sociétés latino-américaines dans le cadre de lInstitut des Hautes Etudes de lAmérique Latine à la Sorbonne Paris 3. Son sujet de thèse est « Le paradigme de la théologie de la libération » sous les directions de Jean Pierre Bastian (sociologie des religions) et Jean Michel Blanquer.
Malik a dabord vécu à Mexico au Mexique et en Janvier 2002, il sest installé à Bogota, capitale de la Colombie. Il y est actuellement Professeur de la Pontificia Universidad Javeriana en Histoire des idées politiques et Sociologie Politique.
Il débute, pour le site LUn [est] lAutre, une série dinterviews pour nous faire partager ses expériences en Amérique latine et pour contribuer à nous éclairer sur la situation politique et sociale dans cette partie du Monde. Dans cet article il aborde sa vision de la situation en Colombie.
LUn [est] lAutre : Depuis maintenant plusieurs décennies, des gens de toutes sortes se sont armés pour constituer des forces dopposition au gouvernement (aussi nommé guérilla) dont les plus vastes sont la FARC-EP et lArmée de libération nationale (ELN)
Peux tu faire un bref historique de lhistoire de ces mouvements dorganisation de la société civile colombienne ?
Malik Tahar-Chaouch : Il ne serait pas tout à fait exact de considérer ces mouvements comme des types dorganisation de la société civile colombienne. Une guérilla classique (comme le sont la FARC et lELN) définit un ensemble dobjectifs militaires et politiques dans loptique de la prise de pouvoir. Les relations quelle entretient avec les pouvoirs politiques et avec la société dans son ensemble sont conditionnés par la nature de ces objectifs. La société civile définit au contraire des types dorganisation de la société qui défendent les projets et les intérêts propres à cette société. Elle définit des objectifs politiques mais ne soriente pas principalement en fonction dune stratégie de prise de pouvoir, même si chaque organisation est finalement conditionnée par ses propres intérêts institutionnels. Nous pourrions à la limite considérer la guérilla zapatiste au Mexique comme représentative dun nouveau type de guérilla qui nest pas dominée par des stratégies classiques de prise de pouvoir. Ce bon mot du sous-commandant Marcos semble le confirmer : « Nous ne voulons pas prendre le pouvoir sinon lexercer. » Les deux termes, « prendre le pouvoir » et « exercer le pouvoir », ne sexcluent pas mais il napparaît plus une relation hiérarchique de cause à effet entre les deux : prendre le pouvoir pour lexercer. Le pouvoir sexerce avant de se prendre et le pouvoir peut se prendre sans sexercer dans le sens que définissent les objectifs de la prise de pouvoir. Cest une rhétorique nouvelle inspirée par la culture dorganisation des communautés indigènes et les alliances avec la société civile qui se différencie de limaginaire révolutionnaire de confrontation radicale et définitive qui dominait le continent depuis les années 60 mais y trouve ses propres généalogies.
En revanche, la FARC et lELN semblent sêtre éloignés des préoccupations et des intérêts de la société colombienne. Elles ont leurs bases sociales et contrôlent des territoires mais il semble que leur légitimité soit davantage conditionnée par le pouvoir effectif quelles exercent sur ces territoires et sur certains acteurs sociaux que par la persistance daspirations idéologiques partagées par la société. Dans les territoires quelle contrôle, la FARC assure certaines des fonctions dun État (sécurité, police, justice, organisation économique et sociale) qui lui confèrent sa légitimité. Mais deux exemples montrent la faiblesse idéologique du type de légitimité que construisent les guérillas colombiennes.
Les premiers groupes dautodéfense anti-guérillas qui sont apparus semblent sêtre développés au sein dex-bases sociales des guérillas. Cest une théorie difficile à démontrer pour la difficulté daccéder aux sources mais que défend un ami sociologue colombien qui a enquêté dans la région concernée. Ce que je développe ici est donc à mettre au conditionnel. À lépoque des négociations de paix entre la FARC, le M19 et le gouvernement de Betancourt, entre 1982 et 1986, il sest développé au sein de larmée colombienne un programme dalignement sur la politique de paix du gouvernement. Larmée est donc intervenue dans les territoires dominés par les guérillas pour développer des programmes de développement social et économique. Elle aurait peu à peu gagné la confiance des populations qui auraient essayé de tirer à la fois partie de la présence de lÉtat et de la présence des guérillas. Larmée se serait finalement servie dune partie de la population pour sinformer sur les déplacements des guérillas. Elle aurait ensuite favorisé lautodéfense de ces ex-bases sociales des guérillas face aux représailles quauraient occasionné sa concurrence et face à un impôt révolutionnaire moins légitime du fait du renouveau de la présence de lÉtat. Nous savons que le narcotrafic et la volonté dacteurs sociaux et économiques traditionnellement opposés aux guérillas ont joué un rôle déterminant dans la transformation idéologique et lorganisation systématique de ces groupes de défense en groupes dattaque (les groupes paramilitaires) mais leur travail aurait été facilité par lexistence antérieure de ces groupes dautodéfense. Cest une hypothèse probable pour expliquer la rupture entre les guérillas et une partie de leurs ex-bases sociales. Plus généralement, il ne faut pas perdre de vue que les relations entre les acteurs armés et les populations sont conditionnées par les déplacements des frontières du conflit et les alliances conjoncturelles. Cest toujours lintervention dun second acteur armé sur un territoire contrôlé par un premier acteur armé qui provoque la violence massive sur les populations accusées par chacun de servir lennemi.
Une autre guérilla, lEPL (lArmée Populaire de Libération), sest démobilisée en même temps que le M19 au début des années 90. Or, il semble que de nombreux membres des groupes paramilitaires proviennent dex-guérilleros de lEPL : acteurs ruraux sommés de prendre position par dautres guérillas et acteurs non réinsérés. Nous voyons une autre fois comment les intérêts sociaux et les circonstances du conflit prennent le dessus sur les convictions idéologiques. Je nirai pas jusquà dire que lidéologie ne joue plus aucun rôle dans ce conflit, ce serait excessif, mais la réalité est plus complexe et évasive que les discours.
Néanmoins, à leurs débuts, la FARC et l ELN avaient répondu à des aspirations idéologiques continentales et nationales indéniables.
Limpulsion fondamentale des guérillas latino-américaines est lanti-impérialisme. Les États nationaux-populistes du continent ensuite renversés par les régimes militaires avaient développé une rhétorique anti-impérialiste fondée sur des projets dintégration nationale et des programmes protectionnistes de développement industriel dans lesquels lÉtat devait assurer la cohésion civile, le développement économique et la redistribution sociale. Ces régimes politiques produisent des attentes et des désillusions qui provoquent la radicalisation des classes moyennes, notamment universitaires, ouvrières et paysannes. Les discours de lépoque assument que les élites politiques latino-américaines sont dominées par des classes sociales, notamment la oligarchie, naturellement alliées avec les « forces impérialistes » et que la lutte armée contre les classes sociales dominantes en Amérique Latine coïncide avec la lutte armée contre limpérialisme et la dépendance externe. Cest dans ce climat de définition dune confrontation radicale à lissue unique que se développent les guérillas sur lensemble du continent.
En Colombie, la FARC ou lELN développent une rhétorique particulièrement anti-impérialiste et nationaliste. Les noms des guérillas lindiquent. Le discours marxiste-léniniste de la FARC est postérieur à la naissance des groupes de paysans armés qui la constituent. Ces groupes viennent des guérillas libérales qui luttaient contre les conservateurs. Ils caractérisent une frange plus populiste sans doute des guérillas libérales qui se sent trahie par lalliance entre les élites libérales et conservatrices en 1957. Dans le climat idéologique des années 60 et après une répression violente de ces groupes de paysans qui refusent de rendre les armes (mais se contentent de défendre leurs territoires), la FARC adopte donc un discours dopposition radicale à ce quelle appelle lalliance oligarchique entre libéraux et conservateurs alliés avec limpérialisme nord-américain. LELN est une guérilla qui naît dans le même climat de radicalisation idéologique des classes moyennes, ouvrières et paysannes. Elle sinstalle dans les zones rurales mais elle recrute dans les universités où elle développe des ailes politiques et se caractérise par une triple influence chrétienne, universitaire et urbaine. Elle a ses héros religieux : Camilo Torres, un prêtre colombien et brillant étudiant de lUniversité de Louvain en Belgique, qui choisit la voie des armes et meurt au milieu des années 60 dans des combats contre larmée ; Manuel Pérez, un prêtre espagnol qui constitue toujours lune de ses principales figures. Le M19 est une autre guérilla historiquement importante qui naît un peu plus tard. Elle naît de la convergence entre des secteurs plus radicaux de lANAPO, un parti politique de type populiste, et des secteurs du parti communiste colombien. Elle est essentiellement urbaine et universitaire. Elle se démobilise au début des années 90. Pizarro, son principal leader, candidat à la présidentiel dans les années 90, est assassiné par les paramilitaires.
Toutes ces guérillas sopposent donc au bipartisme conservateur et libéral au nom de lanti-impérialisme et de la lutte contre la domination de classes mais aussi contre la corruption, la répression politique et linjustice sociale. Leur évolution ultérieure associe néanmoins aussi la FARC et lELN à la violence politique contre la société, et dans le cas de la FARC, aux luttes pour le contrôle (partiel) du marché du narcotrafic.
L&L : La Colombie continue à connaître lun des taux dhomicide les plus élevés du monde. On parle de destruction de villages, de décapitation publique d innocents, de viols
Quels sont les organisations responsables de ces actes de barbarie ? Que fait lÉtat colombien pour enrayer cette violence ?
M. T.-C. : La question des causes de la violence en Colombie est un éternel sujet de réflexion et de discussion. La Colombie a le plus haut taux dhomicides du monde. Jai déjà précisé dans la chronique antérieure limportance de la décomposition sociale, de la violence intra-familiale, de la délinquance commune et du narcotrafic dans les chiffres de la violence en Colombie. Néanmoins la problématique de la violence définit un ensemble de facteurs interdépendants qui ne permettent pas de laborder seulement depuis une seule perspective. Je nenvisagerai pas largumentation anthropologique qui rappelle les origines anthropophages de certaines tribus natives du territoire colombien ou qui se réfèrent à la nature violente du peuple colombien comme un fait historique parce quelle ne sefforce pas vraiment danalyser les causes historiques et sociologiques de cette violence.
Le premier facteur souvent évoqué sont les inégalités sociales et la concentration des richesses dans une minorité de la population colombienne. Néanmoins il faut admettre que cette hypothèse ne peut pas expliquer pourquoi la Colombie est le seul pays dAmérique Latine où les guérillas apparues dans les années 60 ont survécu. Le Brésil est par exemple un pays plus inégalitaire que la Colombie. Il existe en outre en Colombie une classe moyenne solide et relativement étendue. Enfin, le système socio-économique colombien na pas été détruit par létat permanent de conflit que connaît le pays. Il a au contraire intégré les dynamiques du conflit à son propre fonctionnement. Il est indéniable quen Colombie comme partout ailleurs en Amérique Latine les disparités sociales constituent une caractéristique importante de ces sociétés et de leurs problèmes internes mais, de ce point de vue, la Colombie ne constitue pas un cas à part.
Dautres évoquent alors la faiblesse de la présence de lÉtat. Dabord que lÉtat ne parvient pas à imposer le respect de la légalité. Ensuite que lÉtat nest pas suffisamment présent sur le terrain de linvestissement social. Néanmoins des analyses économiques récentes ont démontré quune augmentation de linvestissement social dans des zones géographiques déterminées ont provoqué un accroissement de la violence parce que cet investissement accroît les concurrences et les convoitises des acteurs armés dans les zones concernées. En outre, partout où lÉtat prétend retrouver son autorité à travers des solutions répressives, il positionne tous les acteurs du conflit dans la zone concernée et provoque une intensification du conflit.
Lappui du Plan Colombie aux politiques répressives de lÉtat rappellent limportance de limpact de limpérialisme nord-américain dans cette région. Cest un fait que les États-Unis ont des projets et des intérêts à défendre en Colombie : intérêts et projets dexploitation liés aux matières premières du sol colombien et aux ressources biologiques uniques du pays et projet de construction dun nouveau canal dans la région dAntioquia pour remplacer le canal de Panama. En outre, la Colombie est stratégique dans loptique de louverture des marchés économiques, de la stabilité politique et du contrôle du narcotrafic dans la région. Le narcotrafic colombien est le principal vendeur de drogue sur le marché nord-américain et les USA vendent les armes à la Colombie. Au-delà de leur discours officiel sur la recherche de la sécurité mondiale, il est évident que les intérêts et les stratégies réelles des USA représentent un danger majeur pour la paix mondiale. Néanmoins lévocation des causes externes du conflit, incontournables, a souvent été un prétexte pour ne pas affronter la complexité des problématiques régionales et nationales. La gauche colombienne en a fait un usage abusif pour ne pas affronter ses propres contradictions et difficultés. Ce facteur doit toujours être mis en avant mais complété par dautres analyses qui puissent renforcer la lucidité des groupes qui lévoquent.
Un autre facteur important est donc le rôle du narcotrafic. Les groupes paramilitaires et le grands narcotrafiquants (Ochoa, Escobar) apparaissent ensemble comme des acteurs incontournables du conflit colombien et de la décomposition sociale dans les années 80. Mais ensuite le narcotrafic sétend à la classe politique et aux guérillas. Les alliances et les conflits quil suscite sont dune extrême complexité. Le narcotrafic peut sallier avec la délinquance commune ou avec les paramilitaires. Les paramilitaires peuvent se retourner contre la délinquance commune. Des groupes paramilitaires peuvent se convertir en groupes de délinquance commune. Les guérillas et la délinquance commune peuvent éventuellement séchanger des otages. Des groupes guérilleros échappent au contrôle de leurs supérieurs et se transforment en véritables groupes de banditisme. Le narcotrafic ne constitue pas un acteur unifié mais affecte de multiples acteurs qui saffrontent et sallient en fonction des circonstances et des intérêts du moment. Les grands cartels des années 80 ont joué un rôle politique important quand ils se sont situés sur la scène politique pour lutter contre la possibilité dextradition de ses membres vers les États-Unis. À cette époque, le ministre de la justice de Betancourt, favorable à lextradition, fut assassiné. Certains scientifiques sociaux en arrivèrent à penser que les grands cartels de drogue colombiens étaient entrain dinventer leur propre idéologie. Depuis lors, les grands cartels ont été démantelés et le marché de la drogue se recompose en fonction dune multitude dacteurs peut-être moins puissants mais encore plus difficiles à contrôler. De fait, le Plan Colombie justifie la politique répressive de lÉtat colombien sur la base de lanalyse selon laquelle le narcotrafic serait la principale cause de linstabilité régionale et, en particulier, de la survie des guérillas alimentées par des sources de financement inespérées. Néanmoins il faudrait alors pouvoir expliquer pourquoi la société colombienne et lÉtat colombien nont pas pu résister au développement de léconomie illégale dans le pays.
Dans un sens encore plus pessimiste, certains scientifiques sociaux pensent que le conflit sest installé à lintérieur du pays jusquà sinstitutionnaliser et que, de ce point de vue, envisager la fin du conflit est très difficile. Quand ils se situent depuis la perspective de lÉtat, ils définissent une véritable guerre des groupes armés contre une société toujours prise au piége entre eux. Quand ils accusent lÉtat colombien de ne pas vraiment prendre partie en faveur de la défense de la société, ils envisagent une véritable administration de la terreur. La rumeur a couru que lorsque les négociations de paix entre la FARC et lÉtat ont été interrompues, un représentant de la FARC aurait dit à un représentant de lÉtat, avec un ton presque amical : « Nous nous revoyons dans 20000 morts. » Il mest arrivé de blaguer avec des membre dONG sur le fait que quand il ny aura plus de guerre en Colombie ils risquent de se retrouver au chômage. Tous les groupes armés et les acteurs institutionnels ont une responsabilité dans la situation de violence généralisée que vit le pays.
Mais alors comment expliquer que le pays en soit arrivé là ?
Tous ces facteurs sont importants pour expliquer la situation de violence que vit le pays mais la hiérarchie que lanalyse construit entre chacun dentre eux nest jamais innocente. Le plan Colombie privilégie les facteurs du narcotrafic et de la faiblesse de lÉtat pour justifier une politique de récupération de lautorité de lÉtat qui ne tient pas toujours compte des réalités du pays et défend des intérêts spécifiques. Le candidat présidentiel et sans doute futur président colombien, Uribe, propose darmer la société colombienne. Mais, chaque fois que la société colombienne sest armée, elle a cessé dêtre la société colombienne pour engendrer en réalité les groupes armés qui menacent sa sécurité.
Ma thèse, pas plus innocente je suppose que les autres, cest que lÉtat colombien ne peut pas retrouver son autorité sil ne permet pas la consolidation dune véritable société civile capable dassurer les objectifs de ses investissements. La décomposition sociale, le développement du narcotrafic et de la violence politique des guérillas me semblent liés à la faiblesse et à la division des contre-pouvoirs réprimés depuis les années 60 par la violence de lÉtat dabord et des autres acteurs armés ensuite. La répression qui sexerce contre les syndicats, les mouvements populaires et les mouvements politiques alternatifs est un fait récurrent de la réalité sociale colombienne. Les systèmes de représentation syndicale, sociale et politique réduisent les possibilités dune opposition pacifique. Il est très difficile pour la société civile et une société politique alternative de se situer entre les différents acteurs institutionnels et armés qui déterminent la reproduction des conditions de la violence en Colombie. La violence nest pas un fait nouveau en Colombie mais les facteurs de sa permanence historique et de sa nature actuelle doivent être sans doute recherchés dans la crise récurrente des systèmes de représentation garants de la paix civile. La Colombie na pas le monopole de la destruction, de lexil et de la récupération des élites qui auraient pu assurer lefficacité de ces systèmes de représentation. Noublions pas que lArgentine se trouve dans une situation économique dramatique suite à des politiques contre lesquelles il a peut-être manqué une opposition suffisamment solide. La situation actuelle de la Colombie manifeste plus généralement une crise des repères idéologiques, politiques et sociaux à laquelle aucune région du monde néchappe. Dune certaine façon ce qui se passe actuellement en Colombie nous concerne tous. La violence nest pas une spécialité colombienne mais, à lintérieur de léconomie mondiale de la violence, la Colombie occupe une position spécifique qui explique les événements atroces qui font lactualité quotidienne de ce pays.
Il faut donc maintenant évoquer les types de résistance de la société colombienne en général et de la société civile en particulier, cest-à-dire aborder par exemple la dynamique de la campagne de Lucho Garzón et la forte mobilisation quelle a provoqué lors du 1er mai. Cela au prochain épisode