Laurent
Girard

Septembre 1996


usqu’au 15 septembre a lieu au musée Dobrée à Nantes, une exposition d’objets archéologiques arméniens, représentatifs d’une période allant des origines au IVe siècle.
Une mission humanitaire, qui fit suite au terrible séisme de 1988, est le point de départ des liens tissés entre l’Arménie et la Cité des Ducs de Bretagne. Ceux-ci se concrétisent aujourd’hui par cette exposition, fruit d’une coopération entre musées.
Placée sous le haut patronage de
M. Lévon Ter-Petrossian, président de la République d’Arménie et de M. Douste Blazy, ministre de la Culture français, elle a été inaugurée le 22 mars en présence du Premier ministre arménien, M. Hrant Bagratian, qui s’est déplacé pour l’occasion, accompagné du ministre de la culture, M. Hakob Movsès.

Née de la dislocation de l’Union Soviétique, l’Arménie est une jeune république. Cependant, elle est héritière d’une culture plusieurs fois millénaire. Elle a su l’enrichir tout en la préservant face à ses voisins expansionnistes, puissants mais illusoires empires, auxquels elle a survécu.
Le génocide de 1915 fut pour ce pays l’une des pages les plus noires de son histoire, mais aussi l’amorce d’un important exode qui portera la culture arménienne au delà de ses propres frontières. Si aujourd’hui la moitié des Arméniens vit hors d’Arménie (dont 300 000 en France), les exilés ont gardé un très fort attachement à leur pays d’origine, tout en s’intégrant à leur pays d’accueil. L’élan de solidarité qui fit suite au tremblement de terre de 1988 et l’émotion qu’il a suscité en France en sont l’expression.
C’est en Arménie que la tradition situe le Jardin d’Éden et bien d’autres épopées qui forgeront une facette de la culture occidentale.
L’Arménie est aussi le premier État à avoir embrassé officiellemnt la religion chrétienne, deux cents ans avant le royaume franc et fête cette année le 1700e anniversaire de cette christiannisation.

Croquis
d’exposition :
Laurent GIRARD