Didier
Schein

Septembre 1996

réé en 1994, à Bratislava, lors de l’Université d’été de la vie associative, rassemblant 20 pays, le CEAVA est une association internationale sans but lucratif, constituée sous forme d’Organisation Internationale Non Gouvernementale. Sa vocation est d’aider au développement de la vie associative locale, régionale ou nationale, à l’échelle de l’Europe. Regroupant plusieurs associations de pays différents, notamment d’Europe centrale et orientale, il permet l’échange d’expériences dans tous les domaines de la vie associative.

Considérant que la création d’une vie civique en Europe de l’Est est inséparable du développement du milieu associatif, le CEAVA se veut être un outil de développement de la vie associative dans « l’autre Europe ». Il se présente comme un centre de transferts de service en matière de participation des citoyens au processus démocratique. Le CEAVA entend également défendre les intérêts des associations auprès des institutions européennes. Il plaide en faveur de la notion d’une « école du citoyen européen ».
Les services proposés par le CEAVA sont multiples : conseil juridique pour l’élaboration des statuts d’associations, conseil financier et comptable, formation des cadres des nouvelles associations d’Europe centrale et orientale, échanges et transfert de technologies pédagogiques, préparation d’un annuaire du réseau de la vie associative, publication d’un agenda trimestriel des manifestations organisées par les associations membres du CEAVA, mise en place de partenariats internationaux, réalisation de projets d’aide au développement, organisation d’une Université d’été tous les deux ans.

En moins de deux ans d’existence, le CEAVA a établi des partenariats avec des associations de la plupart des pays d’Europe centrale et orientale, créant ainsi un véritable réseau. Différentes actions ont pu être menées en collaboration avec les membres de ce réseau. Ainsi, en 1995, le CEAVA a organisé trois séminaires de formation aux pratiques associatives : en Lituanie, en Ukraine, et en Albanie. A également été organisé un Forum des associations à Ustron (Pologne), en partenariat avec le Fonds Européen pour la Liberté d’Expression.
Pour l’avenir, le CEAVA entend poursuivre des actions sur le terrain, en collaboration avec les membres de son réseau. Deux dossiers ont déjà reçu l’accord de la Commission Européenne et du Conseil de l’Europe. En Lituanie, un projet mené conjointement avec « Fund Sociology » (Vilnius) et « Garonne Services Associations » (Toulouse) vise la mise en place de dispositifs d’intégration et d’insertion des handicapés dans la société lituanienne. En Albanie, le CEAVA annonce la création d’une école pluriculturelle dans un quartier de Gjirokastër (sud de l’Albanie). Initiative très importante puisque ce sera la première école qui accueillera des enfants albanais, aroumains(1), grecs et tsiganes, et l’enseignement s’y fera dans les quatre langues. Enfin, en partenariat avec l’association « Forum » de Moldavie, réunissant des journalistes des deux rives du Dniestr(2), un autre projet qui prévoie la réalisation d’une série de dix émissions qui devant favoriser la connaissance et la compréhension mutuelle entre les habitants des deux rives du fleuve, devrait recevoir également bientôt l’accord de Strasbourg.
D’autre part, le CEAVA a aussi reçu l’approbation des institutions européennes pour organiser un séminaire intitulé « l’investissement des jeunes dans la vie associative ». Cette manifestation devrait avoir lieu en septembre, à Berck-sur-Mer, près de Boulogne, et réunir des jeunes albanais, lituaniens, polonais, mais aussi belges, allemands et français.
Enfin, l’Université d’été du CEAVA aura lieu du 4 au 8 septembre 1996, à Ohrid (Macédoine). Les participants, membres du réseau, y seront accueillis par le Centre Macédonien d’Aide aux ONG

Didier Schein



Notes :

1. Les Aroumains sont une communauté latinophone des Balkans, dont la langue se rapproche un peu du roumain, mais conserve quand même une originalité profonde et même une littérature. Les Aroumains (dans leur langue : Armâni, ou Rumàni ou Ràmàni) ne sont plus que 8500 en Macédoine, pays dans lequel ils disposent pourtant d’une reconnaissance et de certains droits. En Albanie, ils formeraient d’après l’association aroumaine « Aremenili din Albani », la première minorité nationale, devant les Grecs, et leurs droits commencent à s’étendre. Mais c’est en Grèce qu’ils sont les plus nombreux (environ 200 000 personnes) ; ils n’ont pourtant ni école, ni église, ni publication en aroumain. La Communauté Européenne les a reconnus et a inscrit l’aroumain parmi les langues minoritaires à protéger… ce à quoi la Grèce a rétorqué qu’il n’y avait pas de minorité aroumaine sur son territoire…
Les Aroumains se subdivisent en trois groupes : Vlaques ou Valaques dans le centre de la Grèce, Mégléno-Roumains (de religion musulmane), au nord de la Macédoine grecque et Macédo-Roumains en Macédoine ex-yougoslave. À signaler, l’existence d’Istro-Roumains, aujourd’hui disparus, en Istrie (nord-ouest de la Croatie).
Voir carte
2. Suite à la déclaration d’indépendance de la République de Moldavie, le 27 août 1991, a été proclamé sur la rive gauche du Dniestr (région où les Slaves, Russes et Ukrainiens sont majoritaires) une république de Transnistrie, non reconnue. De violents combats eurent lieu au printemps 1992 entre Moldaves et séparatistes russes. Un accord fut finalement signé entre les présidents moldave, Mircea Snegur et russe, Boris Eltsin, le 21 juillet 1992, garantissant l’intégrité territoriale de la Moldavie, avec un statut d’autonomie pour la Transnistrie, laquelle conserve également le droit à l’autodétermination si la Moldavie se réunifiait à la Roumanie. La nouvelle constitution moldave, adoptée le 28 juillet 1994, prévoie un statut d’autonomie à la Transnistrie.


Bibliographie :

Sur les questions
aroumaines et moldaves,
un livre très intéressant,
mais à réactualiser,
est à recommander :
Matei Cazacu et Nicolas Trifon :
Moldavie ex-Soviétique :
histoire et enjeux actuels,
suivi de
Notes sur les Aroumains
en Grèce, Macédoine et Albanie.
Ed. Acratie, Pantin, 1993


Contact :

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59011 Lille Cedex.
Tél. : 20.52.72.07
Fax : 20.52.25.01
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